La race et ses variétés
La notion de races est complexe et a été longuement et souvent discutée par les scientifiques. Nous retiendrons ici, même si elle ne fait pas l’unanimité, la définition donnée dans la législation française (loi du 28 décembre 1966) : « Une race doit recouvrir un ensemble d’animaux d’une même espèce présentant entre eux suffisamment de caractères héréditaires communs, définis avec précision par le standard de le race. »
La notion de variété a fait, elle aussi, l’objet de nombreuses discussions. Pour reprendre les termes du décret du 14 juin 1969 : « Une variété doit correspondre à la fraction des animaux d’une race que des traitements particuliers de sélection ont eu pour effet de distinguer des autres animaux de la race ». Dans l’espèce qui nous intéresse ici, l’espèce féline, on notera que la notion de variété désigne le plus souvent des variétés de couleur de robe.
Peu de races de chats
Lorsque le naturaliste Suédois Linné (1707-1778) effectue l’un des premiers inventaires des races dans les diverses espèces, il ne distingue que quatre grandes races félines :
- Le chat domestiques ( Catus domesticus),
- Le chat d’Angora ( Catus Angorensis),
- Le chat d’Espagne (Catus hispanicus),
- Le chat des chartreux (Catus Coeruleus).
Cette classification restera quasiment en l’état jusque vers le milieu du XIXème siècle, époque des balbutiements de la félinotechnie moderne en Angleterre. À la fin du XIXème siècle, le traité de zootechnie spéciale de Cornevin (1897), professeur à l’école vétérinaire de Lyon, ajoute à cette liste : une race chinoise à oreilles tombantes, qui devait ressembler aux actuels Scottish Fold, mais dont on ne trouve plus trace aujourd’hui ; deux races à queue courte : la race malaise ( correspondant aux actuels Siamois) et une race du Japon ( correspondant à l’actuel Bobtail Japonais) ; Une race sans queue qui n’est autre que le Manx.
Au début du XXème siècle, la race espagnole disparait, sans doute rattachée et confondue avec le chat domestique. Par contre, l’espèce féline s’enrichi de 2 races importantes, le Persan et l’Abyssin. À partir de là, les choses s’accélèrent puisqu’n passe d’environ 8 races vers 1900 à quelques 20 ou 30 races reconnues, selon les associations félines, en 1989. Depuis des nouvelles races attendent elles aussi d’être reconnues.
Mais des variétés innombrables
Pour ce qui est des variétés l’évolution a été quasiment identique mais avec de grosses variations selon les races. En effet, pour quelques races comme le Chartreux ou le Korat, la couleur d’origine, en l’occurrence le bleu, constitue une véritable marque de fabrique, et ces races continuent à ne comporter qu’une seule et unique variété de couleur.
Pour d’autres races comme les Siamois ou le Chat sacré de Birmanie, les éleveurs ont acceptés de nouvelles variétés mais avec parcimonie. Enfin, pour de nombreuses races, la reconnaissance des nouvelles variétés n’a pas été limitée. On a ainsi assisté à une augmentation sensible de nouvelles variétés, surtout depuis les années 80. Pour prendre exemple, le Persan, qui ne comptait que 13 variétés reconnues par la fédération Internationale Féline en 1938, en compte 23 en 1980 et aujourd’hui environ 150 si l’on inclut les Persans chinchilla et colourpoint.
Actuellement, l’espèce féline se distingue donc par un nombre relativement restreint de races au regard du nombre important de variétés de robes reconnues chez la plupart de ces races. Notons que la situation est quasiment inversée pour l’espèce canine.
Comme se créé une race ou une variété ?
La naissance d’une nouvelle race ou d’une nouvelle variété peut résulter de 3 grands processus.
« La sélection naturelle »
Sans intervention de l’homme, elle s’exerce au sein de populations de chats plus ou moins isolées (dans des iles ou des zones géographiquement éloignées). Dans ces cas, au fil des années, la sélection naturelle favorise certains caractères et en élimine d’autres. Au bout d’un certain temps, la population isolée présente un ou plusieurs caractères particuliers qui font qu’elle peut être érigée au rang de race à part entière. C’est de cette façon que sont apparues les races les plus anciennement reconnues : l4européen à poils courts, l’Angora, le Turc Van, le Chartreux, le Siamois, le Korat, le Manx, le Bobtail Japonais.
C’est ainsi que ce sont également créées, des races plus récentes : Le Main Coon, le Chat de forets Norvégiennes, ou encore Singapura. C’est aussi par ce processus que ce sont fixées certaines variétés de robes : Bleu chez le Chartreux ou le Korat, Motif Colourpoint chez le siamois, etc…
« La fixation de mutations naturelles découvertes chez certains individus isolés »
Fixer une mutation veut dire que l’on va multiplier le nombre de sujets porteurs de la mutation. Cela peut nécessiter, au départ, de faire appel à des accouplements consanguins si le nombre de sujets mutants est faible. Mais, par la suite, il faudra diversifier les origines pour éviter les inconvénients de la consanguinité. Pour les variétés créées de cette façon, citons le chinchilla et le Gloden chez le Persan ; pour les races, le Scottish Fold, les Rex, l’American Curl, le Sphinx, l’Américain à poil dur.
« Des programmes d’élevage faisant appel au métissage suivi de la sélection artificielle. »
La plupart des nouvelles variétés ont été créées ainsi dans de nombreuses races. Citons l’exemple du modèle Coulorpoint que l’on a fait passer du Siamois chez le Persan pour créer le persan Coulorpoint, ou encore le transfert des gènes responsables de la variété Chinchilla du Persan chez le British Short Hair pour créer le British Chinchilla. La création de nombreuses races relève aussi de ce processus. Citons : le Persan, crée à partir de l’Angora et de chats anglais de type Européen ; le chat sacré de Birmanie créé, selon toutes vraisemblances, à partir d’un Siamois et d’un Persan. Sans oublier le cas du gène responsable du poil long qui a été transféré de l’Angora à plusieurs races pour créer le balinais le Somalie, le Javannais, le Tiffany, et le Cymric.
Des races pas toujours reconnues
Il existe des différences, selon les associations, entre les variétés et les races reconnues. Plusieurs raisons expliquent ces divergences de vues. La première est d’ordre éthique. Certaines mutations peuvent constituer le point de départ de la création de nouvelles races. Or, la différence entre le caractère original intéressant à fixer et l’anomalie invalidante à éliminer n’est pas toujours facile à définir.
Ainsi, parfois, des races issues de la mutation pouvant provoquer une gêne pour l’animal ne sont-elles pas reconnues par certaines associations. On peut citer l’exemple du Scottish Fold : la mutation qui caractérise cette race entraîne une pliure (non gênante pour l’animal) des pavillons des oreilles ; mais cette mutation peut occasionner des troubles de la croissance des cartilages rendant la démarche du chat parfois pénible. C’est pourquoi, le Scottish Fold n’est reconnu ni par le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) ni par le FIFE. Il est par contre reconnu par la CFA américaine et par le club des inscrits au L.O.O.F.
À savoir
Une seconde source de divergences réside dans la difficulté de trouver une frontière stricte entre race et variété. Par exemple, concernant le Siamois, les clubs européens considèrent comme faisant partie intégrale de la race non seulement les 4 variétés de bases (Noir, Bleu, Chocolat et Lila) mais aussi des variétés plus récentes (Roux Crème, Ecaille-de-Tortue, ou Tabby).
Par contre, la CFA ne considère comme appartenant à la race du Siamois que les variétés de bases, les autres constituant une race à part dénommée colourpoint Shorthair. Enfin, certaines différences se résultent des règles adaptées par les associations pour reconnaitre officiellement une nouvelle race ou variété.
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