LE SIAMOIS
Origine
Diverses hypothèses — parfois saugrenues — ont été avancées quant à l’origine du Chat siamois.
Le docteur Blonk, spécialiste de cette race de chat, a développé la thèse d’une ascendance africaine fondée sur des croisements entre le Chat de Cafrerie et e Chat du Bengale. Pourtant, si le Chat de Cafrerie a effectivement nomadisé de l’Afrique au Sud-Est asiatique et a donc pu rencontrer le Chat du Bengale, on comprend mal comment une union entre deux chats sauvages très typés et fort dissemblables aurait produit un animal lui-même très différent de ses prétendus pères.
Seule certitude : le Siamois est bien originaire de l’Asie du Sud-Est, comme, à une époque très reculée, d’autres petits félidés au poil court, avec ou sans taches. Peut-être même a-t-il précédé le Burmese, l’Oriental et le Havana.
Quoi qu’il en soit, nous pouvons situer le lieu et la date ou des Européens découvrirent le Siamois te qu’on le connaît aujourd’hui.
En 1884, l’Anglais Owen Gould, envoyé par son gouvernement en mission commerciale et politique au Siam, qui deviendra plus tard la Thailande, fut reçu par le roi. Au cours de leur conversation, ce dernier déclara que son père, le roi Pragadipok, nourrissait une véritable passion pour ses chats et qu’il en avait, lui-même, fixé une race.
Owen Gould affectionnait beaucoup les chats. Lorsqu’il vit, dans la chatterie royale, de superbes petits félins, ce fut à peine s’il entendit, tant il était subjugué, son hôte royal préciser que des sanctions allant jusqu’à la peine de mort étaient prévues pour toute personne qui tenterait de voler un seul de ces chats. Le Britannique décida néanmoins qu’il ramènerait un couple de Siamois jusqu’en Angleterre. Peu avant son départ, il soudoya un serviteur et obtint ainsi deux petits animaux qu’il dût, certainement, payer leur pesant d’or.
Ce qu’avait réussi un Anglais, un Français se devait de le tenter. L’année suivante, Auguste Pavie, qui devint plus tard ministre plénipotentiaire, effectua, sans doute pour les mêmes raisons commerciales et diplomatiques, un séjour au Siam. Peut-être s’adressa-t-il au même serviteur vénal ! Toujours est-il qu’il rapporta à son tour un couple de Chats siamois en France. Il en fit don au jardin des Plantes, à Paris.
Les exploits de ces deux Européens faillirent toutefois rester sans lendemain. De part et d’autre de la Manche, on admira ces chats qui, véritablement, ne ressemblaient à aucun autre. Mais, sans doute parce qu’on ignorait tout de leur élevage autant sur le plan de l’environnement que du climat ou de l’alimentation, les animaux dépérirent. On en vint à penser que cette race était de santé trop délicate et l’on abandonna toute idée d’élevage suivi.
Plus tard, quand le roi de Siam ouvrit les portes de sa chatterie, de nouveaux Siamois firent leur apparition en Europe. Soignés, alimentés, surveillés par des vétérinaires qui s’étaient spécialisés dans les « animaux familiers », ces petits félidés asiatiques s’acclimatèrent et, surtout, engendrèrent des chatons en bonne santé.
II fallut cependant attendre jusqu’en 1926 pour admirer dans les expositions des Siamois de qualité. Alors, l’engouement pour ces chats fut tel qu’il faillit causer leur perte. En effet, pour répondre à la demande, les éleveurs multiplièrent le rythme des portées chez les femelles. La trop grande consanguinité produisit des jeunes chats débiles, malingres,chétifs, abâtardis, qui survivaient rarement ; et qui, quand ils parvenaient à procréer, donnaient naissance à des mort-nés.
En 1932, à Londres, on décida de prendre des mesures sévères. Un standard fut précisément défini et une échelle des points établie. Les juges furent invités expressément à décerner titres et médailles dans le respect scrupuleux des normes officielles. Ainsi, le Siamois prenait place parmi les races les plus bel es et les plus recherchées.
Aspect général
Le Siamois est un chat à poil court caractérisé essentiellement par les marques que présente sa fourrure sur le visage, le corps et la queue.
Très souple, il possède une détente exceptionnelle ainsi qu’une vivacité de mouvements étonnante. Tous ses gestes sont emplis d’une rare élégance.
A l’époque où il s’est répandu en Europe et aux États-Unis, il apparaissait comme un chat relativement « enveloppé », à tête triangulaire mais sans angles prononcés. Aujourd’hui, les éleveurs cherchent à 1’« affiner » davantage. On dit le Siamois plus typé ». Mais ne risque-t-il pas de perdre en solidité ce qu’il gagne en finesse ?
Standard
Nous indiquons ici le standard du Siamois type : le SeaI-Point, et des variétés proches : Blue-Point, Chocolate-Point, Lilac-Point, qui se distinguent par la couleur des marques et e ton de la robe, très peu changeant mais présentant des nuances.
Corps : de taille moyenne, long et svelte, sans mollesse, il repose sur des pattes longues et fines, es postérieures étant un peu plus hautes.
Les pieds sont petits, de forme ovale. La musculature est bonne sans être saillante. II doit être absolument dépourvu de graisse. La queue,longue et effilée, est bien droite et sans nœud.
Tête : bien proportionnée, elle doit s’inscrire dans un triangle net, presque parfait, large sur le front et à la hauteur des oreilles, et s’effilant en pointe vers le menton. Le cou est allongé. Les oreilles, larges et bien dessinées, se terminent en pointe, nettement sur le côté. Le nez est long et droit. Les yeux, en amande et brillants, sont un peu inclinés vers le nez ; seule couleur admise : un bleu très soutenu.
Robe : le poil, court, fin et serré, est bien lustré et très près du corps.
Marques : ornant le visage — notamment les oreilles, les jambes, les pieds et la queue, elles font contraste avec le reste du corps, de teinte unie. Ces zones, appelées points en anglais, doivent toujours présenter une couleur foncée, riche, soutenue et se détacher nettement. Leur localisation est immuable.
Échelle des points
Les mâles et, surtout, les femelles quand elles sont en chaleur émettent un cri déchirant qui rappelle celui d’un bébé en pleurs.
Le Siamois ne constitue pas le chat idéal pour qui aime le ca me, a tranquillité. Car, s’il a horreur du tapage, cela ne l’empêche pas de se montrer bruyant ! Le maître dont il sollicite l’amitié doit être capable de lui donner une affection réelle et permanente.
Le Siamois a besoin d’espace et d’une certaine liberté. Même si, comme les chats d’autres races, il peut sommeiller de longues heures sur un coussin ou un fauteuil, il apprécie qu’on lui donne a possibilité d’aller et venir pour se détendre et dépenser une énergie toujours latente. Il convient de surveiller plus étroitement une femelle en chaleur qui saura Siamois Blue-Point.
Tête …15
Yeux … 15
Couleur des yeux …15
Oreilles … 5
Couleur des marques …10
Type et forme du corps …15
Couleur du corps …10
Forme des pattes …5
Forme de la queue …5
Texture du poil…10
État général …5
Total… 100
Caractère et comportement
Le Siamois est un chat très intelligent et sensible, parfois difficile à comprendre tant ses réactions sont ‘imprévisibles. Très vif, exubérant même, courageux, il devine aisément le caractère de son maître et sait en jouer avec beaucoup de finesse. C’est le chat d’un seul ami, auquel il s’attache au point de se laisser mourir en cas de séparation. Le Siamois tient ses distances envers les étrangers, dont il n’accueille les marques d’amitié qu’avec la plus extrême réserve.
Plus que tout autre chat, il refuse d’être considéré comme un jouet vivant ou un objet. Il réagit avec rapidité, et peut donner un coup de griffe s’il se sent contraint.
Les mâles et, Surtout, es femelles quand elles en chaleur émettent un cri déchirant qui rappelle celui d’un bébé en pleurs.
Le Siamois ne constitue pas le chat idéal pour quia me le calme, a tranquillité. Car, s’il a horreur du tapage, cela ne l’empêche pas de se montrer bruyant Le maitre dont il sollicite l’amitié doit être capable de lui donner une affection réelle et permanente.
Le Siamois a besoin d’espace et d’une certaine liberté. Même si, Comme les chats d’autres races, il peut sommeiller de longues heures sur un coussin ou un fauteuil. Il apprécie qu’on lui donne la possibilité d’aller et venir pour se détendre et dépenser une énergie toujours latente.
Il convient de surveiller plus étroitement une femelle en chaleur qui saura
Toujours profiter d’une porte ou d’une fenêtre ouverte pour s’en aller courir l’aventure.
Il faut savoir également que le jeune Siamois se livre parfois à des actes de vandalisme : rideaux lacérés, pieds de meubles entamés, tapis détériorés… Mais il devient plus raisonnable en prenant de l’âge !
Entretien et alimentation
Considéré longtemps comme un animal fragile, ou pour le moins délicat, le Siamois se montre en réalité, aujourd’hui, aussi robuste que les autres chats. On fait même état de cas de longévité étonnants. Les progrès de la médecine vétérinaire, une diététique mieux étudiée, une hygiène bien observée, autant de conditions favorables qui ont assuré la pérennité de la race. Une seule précaution reste à prendre : éviter les brusques écarts de température ainsi que les courants d’air violents, le Siamois devant évoluer dans une ambiance de douce chaleur.
Sa toilette ne pose guère de problèmes. Un brossage tous les trois ou quatre jours lui sera profitable. On peut employer une brosse en nylon montée sur caoutchouc. L’opération s’effectue dans le sens du poil et toujours avec régularité et douceur. Durant la période de mue, on doit procéder à rebrousse-poil, plus énergiquement mais sans trop appuyer, puis on termine la toilette à l’aide d’une brosse douce. Le bain est à éviter. Un shampooing sec suivi d’un brossage s’avère préférable.
L’alimentation du Siamois doit être très équilibrée. Ce chat aime beaucoup le poisson. On peut donc lui proposer en alternance 100 g de viande — voire un peu plus — et une ration comparable de poisson. Il apprécie également le riz, qu’on lui offrira en petite quantité de temps à autre, agrémenté de légumes frais. Toutes les trois semaines environ, on lui fera ingurgiter une cuillerée d’huile d’olive ; mais S l’animal proteste avec énergie, on lui proposera alors une sardine à l’huile d’olive, qu’il acceptera sans doute plus volontiers.
On lui donnera du lait en petite quantité s’il le digère sans difficulté, et, bien entendu, on laissera toujours à sa disposition une écuelle d’eau parfaitement propre.
Reproduction
La femelle se montre très précoce et ses portées peuvent être importantes. II vaut mieux ne pas prévoir d’accouplement avant qu’elle n’ait atteint ‘âge de huit mois. A leur naissance, es petits sont entièrement blancs ou presque. Les marques apparaissent au bout de quelques semaines.
L’exposition
Chat à poil court, le Siamois n’a pas besoin, à l’inverse du Persan, d’un toilettage très poussé. II n’en faut pas moins le préparer avec la plus grande attention. Si le chat est soigné convenablement, un bain sera inutile. En revanche, on pourra lustrer son poil à l’aide d’un gant de velours, opération que l’on recommencera juste avant de présenter l’animal à ses juges.
Les expositions se déroulent généralement sur deux jours. Elles obligent les éleveurs, dans la plupart des cas, à séjourner une nuit à l’hôtel et à y emmener leurs chats, ce qui n’est pas toujours une sinécure ! Il s’est trouvé, en effet, des hôteliers alertés en pleine nuit par des clients qui se plaignaient de cris d’enfants provenant d’une chambre voisine : cris qui se révélaient être, en définitive, des miaulements de Siamois !
Variétés
Bien qu’il existe, aujourd’hui, de nombreuses variétés, on reconnaît en tant que « Samois à part entière » les quatre frères : Sea , Blue, Lilac et Chocolate, dont toutes les autres variétés sont issues.
Les Siamois Seal-Point
Ils constituent véritablement le type même du Siamois, le plus ancien aussi, quoique certains prétendent que le Blue-Point a la même antériorité. La robe est beige, fauve pâle sur le dos. Le masque, les oreilles, les pattes, la queue se parent d’un brun foncé profond, et les yeux sont d’un bleu soutenu.
Les Siamois Blue-Point
Ce sont, également, des Siamois « vénérables ». La couleur de la robe est blanc glacé et les marques sont d’un bleu qui rappelle, dit-on, celui des porcelaines de Delft. Tout comme le Seal, le Blue-Point est très recherché.
Les Siamois Lilac-Point
Leur corps, blanc ivoire, se fonce un peu sur le dos ou s’orne d’ombres légères. Le masque est gris pâ e, rehaussé de reflets roses. Le nez et les pelotes présentent une teinte lilas pâle ou rose nuancé de lavande.
Les Siamois Chocolate-Point
Ils ont le corps uniformément blanc ivoire mais qui peut se foncer, faiblement, à proximité des marques, lesquelles sont d’une couleur chocolat chaud sur le masque, les oreilles, les pattes et la queue.
Les Siamois Red-Point
C’est la variété a plus proche des « quatre grands ». Le corps, blanc, peut s’ombrer et présenter des reflets abricot. La couleur du masque, des oreilles, des pattes et de la queue tire plutôt vers l’or roux ou rougeâtre brillant que vers le rouge net. La truffe est rose. Les Red-Point, s’ils possèdent des marques très nettes, se révèlent être de très beaux Siamois.
Les Siamois Cream-Point
Ils dérivent du Red-Point. Le corps, d’un blanc pouvant tirer sur le crème pâle, est parsemé de marques très atténuées, parfois chamois clair. Le manteau ne doit pas présenter des marques très chaudes.
Les Siamois écaille de tortue
Seal Tortie-Point
La couleur beige du corps peut aller en se fonçant sur le dos. Les taches brunes se trouvent bien réparties. Truffe et coussinets sont seal rose. Une flamme rouge sur le visage ajoute à la beauté du chat.
Blue Tortie-Point
Le corps est blanc glacé et peut s’ombrer sur le dos, avec des marques assez foncées et bien dégagées. La truffe et les coussinets sont bleu-gris et rose.
Chocolate Tortie-Point
Le corps, de ton ivoire, se présente sans ombres trop nettes. Les marques, très bien réparties, sont chocolat clair. La truffe est chocolat-au-lait et rose, tout comme les coussinets.
Lilac Tortie-Point
Sur la robe, de couleur blanc cassé, es marques vont du lilas au crème clair. La truffe et les coussinets sont lavande-rose.
Les Siamois Tabby
Le Tabby (tigré) est considéré comme une variété importante. En 1960, des éleveurs cherchèrent à créer des Siamois Tabby. Ils réussirent dans leur entreprise : six ans plus tard, les Tabby étaient admis officiellement.
On observa, alors, un véritable engouement et chacun entendit baptiser son Tabby d’un nom bien distinct. C’est ainsi qu’on présenta des « Shadow », des « Lynx », des « Attabiy ». Mais aujourd’hui, on leur préfère les appellations classiques.
Les Siamois Tabby doivent posséder une robe de couleur claire, sans ombres, avec des lignes très nettes dans le masque, une queue régulièrement annelée, des oreilles portant une tache. Sur les pattes, apparaissent des lignes de diverses longueurs qui se terminent généralement en une pointe unicolore.
Le Siamois Tabby est né en France, le père de la variété étant un mâle qui répondait, paradoxalement, au nom de Faux-pas.
Seal Tabby-Point
Le corps beige est parfois un peu ombré sur le dos. Les marques, plus foncées, portent des rayures elles-mêmes seal ; la truffe est marron.
Blue Tabby-Point
Le corps, blanc glacé, est parfois ombré sur le dos. Les rayures sont d’un bleu-gris net, la truffe et les coussinets bleu-gris.
Chocolate Tabby-Point
La robe, de couleur ivoire, présente des marques chocolat-au-lait ornées de rayures. La truffe et les coussinets sont dans les tons chocolat-au-lait.
Lilac Tabby-Point
La robe, blanc cassé, montre des marques avec des rayures chocolat-au-lait. Truffe et coussinets sont chocolat-au-lait.
Autres Siamois Tabby :
- Seal Tortie-Tabby-Point,
- Blue Tortie-Tabby-Point,
- Chocolate Tortie-Tabby-Point,
- Lilac Tortie-Tabby-Point.
Ces chats ont les oreilles tachetées, tout comme la truffe et les coussinets. La queue, régulièrement annelée, peut aussi présenter des taches. Ces Siamois ressemblent davantage à des Tabby-Point qu’à des Tortie-point.
Comme ils le font pour d’autres races de chats, les éleveurs tendent à multiplier les « couleurs ». Il en résulte parfois — et c’est le cas chez les Siamois — une relative confusion, aggravée par le fait que, certaines « variétés » n’étant pas définitivement fixées, plusieurs d’entre elles peuvent disparaître plus ou moins rapidement.
Une autre tendance se dessine : des éleveurs visent à revenir au type Siamois tel qu’on l’a connu pendant de longues années, c’est-à-dire à produire un chat plus « enveloppé » et au visage moins triangulaire.